Pays en voie de développement en 2025 : liste et caractéristiques économiques
En 2025, la Banque mondiale ajuste chaque année les seuils de revenu pour classer les économies mondiales, intégrant des critères monétaires soumis à de fréquentes révisions. Plusieurs territoires ralentissent leur progression vers le statut de pays développé malgré une croissance supérieure à la moyenne mondiale. Des États riches en ressources naturelles restent inscrits dans la catégorie des pays en développement en raison de disparités internes marquées et de vulnérabilités structurelles persistantes.
La classification économique officielle influence directement l’accès aux financements internationaux, aux avantages commerciaux et aux dispositifs préférentiels. Les listes actualisées modifient le positionnement de certains pays, impactant leur trajectoire macroéconomique et leurs perspectives d’intégration sur les marchés mondiaux.
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Plan de l'article
Comprendre la classification des pays en voie de développement : critères et enjeux
La Banque mondiale s’impose comme l’arbitre de la hiérarchie économique mondiale, en fixant chaque année les seuils de revenu qui distinguent les nations. Depuis des décennies, elle segmente le monde en fonction du revenu national brut (RNB) par habitant, découpant les économies en quatre groupes précis : en dessous de 995 dollars, on parle de pays à faible revenu ; jusqu’à 3 895 dollars, ce sont les pays à revenu intermédiaire inférieur ; jusqu’à 12 055 dollars, la catégorie “revenu intermédiaire supérieur” ; au-delà, le club des pays à revenu élevé. Cette cartographie s’appuie sur la méthode de l’Atlas, qui convertit et ajuste chaque seuil en dollars US, selon le déflateur du droit de tirage spécial (DTS) et l’évolution monétaire mondiale.
Tous les grands organismes internationaux, du Fonds monétaire international (FMI) à l’OCDE, en passant par les Nations unies, reprennent ces critères pour produire rapports, scénarios et classements. Si le PIB concentre encore l’attention, la notion de développement humain gagne du terrain : l’indice de développement humain (IDH) du PNUD introduit l’espérance de vie, l’éducation et le niveau de vie dans l’équation. Ces indicateurs offrent une lecture plus nuancée de la réalité et bousculent les simples classements financiers.
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Les implications de cette catégorisation dépassent la simple question des chiffres. L’accès à certains financements, à des dispositifs d’aide ou à des accords commerciaux dépend directement de la catégorie attribuée. Malgré les déclarations d’intention, l’avancée vers les objectifs de développement durable (ODD) demeure poussive. Les Nations unies multiplient les alertes sur le manque de résultats. Le Pacte pour l’avenir, quant à lui, cherche à ranimer le souffle du multilatéralisme, incitant à un sursaut collectif en faveur des pays en développement.
Quels pays sont considérés en développement en 2025 ? Données et liste actualisées
La Banque mondiale, en 2025, classe près de 135 pays dans la catégorie des “économies en développement”. Ce groupe, éclaté sur tous les continents sauf l’Europe occidentale et l’Amérique du Nord, rassemble plus de 85 % de la population mondiale. L’Afrique subsaharienne, l’Asie du Sud, l’Amérique latine et les Caraïbes forment le socle de ce rassemblement hétérogène, où se côtoient géants démographiques et micro-États insulaires.
Au sein de cette catégorie, deux sous-ensembles se détachent : les pays à faible revenu (moins de 995 dollars de RNB par habitant) et ceux à revenu intermédiaire (jusqu’à 12 055 dollars). Le RNB moyen pour ces États plafonne à 6 470 dollars, loin derrière les 40 967 dollars affichés par l’Union européenne. L’année 2023 a vu quelques mouvements notables sur l’échiquier : la Bulgarie, les Palaos et la Russie rejoignent les économies à revenu élevé, tandis que l’Algérie, l’Iran, la Mongolie et l’Ukraine grimpent vers la tranche supérieure des revenus intermédiaires. A contrario, la Cisjordanie et la bande de Gaza repassent en catégorie inférieure.
Répartition géographique et dynamiques
Voici comment se répartissent les différentes situations régionales :
- Afrique : la majorité des pays affiche un revenu inférieur au seuil minimal, avec une démographie en pleine expansion.
- Asie du Sud et du Sud-Est : l’Inde domine par son poids démographique, sa croissance prévue atteint 6,5 % en 2025.
- Amérique latine et Caraïbes : un ensemble très contrasté, où les exportations de matières premières façonnent les trajectoires économiques.
Les tendances de croissance du PIB varient fortement. Tandis que l’Inde, l’Indonésie, l’Iran ou l’Arabie Saoudite dépassent les 4,5 % de progression, la majorité des pays africains stagne encore sous le seuil du revenu intermédiaire inférieur. Certains, comme Sao Tomé-et-Principe, gravissent lentement les échelons, témoignant de trajectoires individuelles parfois à rebours de la tendance régionale.
Les conséquences économiques de cette classification pour les États concernés
Être classé “en développement” n’est pas anodin : ce statut permet d’accéder à des dispositifs financiers réservés. Les grandes institutions multilaterales, Banque mondiale, FMI, et autres, adaptent leurs prêts, garanties ou subventions selon la catégorie de revenu. Pour un pays à faible revenu, cela signifie des conditions allégées : taux d’intérêt réduits, reports de paiement, voire effacement partiel de la dette. À l’inverse, franchir le seuil supérieur ferme l’accès à certains leviers, contraignant à revisiter la stratégie financière extérieure.
Ce statut détermine également la capacité à bénéficier des fonds pour le climat. Depuis la COP29, les pays les plus industrialisés promettent de mobiliser 300 milliards de dollars par an d’ici 2035 pour financer l’adaptation climatique des économies du Sud. Être “en développement” devient alors un atout dans les négociations et pour capter ces ressources, tout en restant tributaire des critères définis par les bailleurs. Les États les plus exposés voient leur marge de manœuvre dictée par leur classification, ce qui limite parfois leur capacité d’action.
La coopération internationale s’intensifie sous l’effet de cette catégorisation, mais les écarts persistent. Les progrès vers les objectifs de développement durable (ODD) déçoivent, selon l’ONU. Le Pacte pour l’avenir ambitionne de redéfinir la solidarité mondiale, mais les avancées concrètes restent timides. Entre pression des bailleurs, contraintes budgétaires et nécessité d’affirmer une souveraineté économique, chaque pays navigue à vue, cherchant le fragile équilibre entre assistance et affirmation.
Un classement qui façonne des centaines de trajectoires nationales, et qui, chaque année, redistribue les cartes du jeu mondial. Demain, qui quittera la liste ? Qui y entrera ? Derrière ces lignes de chiffres, ce sont des destins qui oscillent entre dépendance et conquête.