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Les viandes préférées des Vietnamiens et leurs habitudes alimentaires

Le porc représente plus de la moitié de la consommation de viande au Vietnam, loin devant le poulet et le bœuf. Pourtant, certains mets traditionnels reposent sur des ingrédients bien moins courants, comme la viande de serpent ou de chien, encore présents dans certains banquets régionaux.

Des habitudes alimentaires héritées de plusieurs siècles cohabitent avec une ouverture croissante aux influences étrangères, modifiant peu à peu la place de chaque viande dans les assiettes vietnamiennes. Les fêtes familiales, les croyances locales et l’évolution du pouvoir d’achat façonnent un paysage culinaire en constante mutation, où le choix des viandes révèle des enjeux culturels et sociaux inattendus.

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Les viandes dans la tradition vietnamienne : entre héritage et diversité

Au Vietnam, la viande de porc s’impose comme un pilier indétrônable de la gastronomie quotidienne. Impossible d’ignorer sa présence, du banh mi garni à la volée dans les échoppes de rue, au bun cha fumant de Hanoï, ou encore au lever du jour, glissée dans des banh cuon délicats. Le porc infuse toutes les strates de la cuisine vietnamienne, reliant les régions du delta du Mékong aux montagnes du nord, et raconte à sa façon l’histoire d’un peuple.

Le bœuf, plus rare mais emblématique, s’invite dans le fameux pho, la soupe de nouilles qui fait figure de plat national. Pourtant, au quotidien, il reste plus discret sur les tables populaires. Le poulet, lui, parfume avec légèreté le pho ga ou le mi Quang venu du centre du pays, et égaye les repas de fête ou les instants de partage. À côté, les crevettes, le poisson ou encore le crabe enrichissent la palette gastronomique, s’invitant dans des mets comme les nem croustillants, le hu tieu parfumé ou le banh xeo doré. Cette diversité traduit l’ouverture du Vietnam à la mer, mais aussi à la richesse de ses terroirs.

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Pour mieux comprendre la répartition des viandes selon les régions, voici un aperçu des pratiques culinaires du nord au sud :

  • Nord Vietnam : le porc domine, accompagné de spécialités de nouilles comme le pho, le bun cha ou le banh cuon.
  • Centre Vietnam : la cuisine se distingue par ses bouillons épicés et une grande variété de plats (mi Quang, bun bo Hue, cao lau).
  • Sud Vietnam : le riz brisé et les mariages entre produits de la terre et de la mer (com tam, hu tieu, goi cuon) définissent la table.

La cuisine vietnamienne jongle habilement entre héritage paysan, influences venues d’ailleurs et adaptations régionales. Les grands rassemblements familiaux font la part belle à des plats de fête comme les nem du Nouvel An lunaire, le banh chung qui rend hommage aux ancêtres, ou encore le cha ca, poisson frit au curcuma et à l’aneth, emblème de Hanoï. Chaque territoire, chaque ville invente sa propre variation, tissant un lien entre la viande, l’identité et la transmission culturelle.

Pourquoi les Vietnamiens raffolent-ils de plats atypiques ? Décryptage de leurs choix surprenants

Au cœur de la cuisine vietnamienne, une quête permanente : celle de l’équilibre, inspirée du principe du yin-yang. Cet idéal se retrouve dans la composition de chaque plat, où les saveurs se répondent, piment, acidité, douceur, amertume, salinité. Les Vietnamiens cultivent le goût de la surprise, alternant la fraîcheur d’herbes aromatiques et le moelleux des viandes longuement mijotées, la vivacité du nuoc mam ou du mam tom avec la douceur d’un bouillon limpide. La sauce, bien loin d’être accessoire, joue ici un rôle de pivot, révélant ou transformant chaque bouchée.

Ce goût du décalage, cette capacité à oser l’inattendu, s’expliquent par la générosité du terroir et un profond esprit de convivialité. Dans les artères animées de Hanoï, sur les trottoirs de Saïgon, la cuisine de rue se déploie en spectacle vivant. On y savoure, souvent debout, des plats où viande et poisson s’entremêlent, où le banh xeo croustillant se partage sans façon, où le bun bo Hue pique la curiosité par ses épices et son goût iodé. Chaque région cultive ses spécialités : le nem dans le nord, le mi Quang au centre, le com tam dans le sud.

Les célébrations, comme le Têt, amplifient cette diversité culinaire. Le banh chung, gâteau de riz gluant farci de porc, traverse les générations et symbolise la transmission. L’attrait pour les recettes atypiques n’est pas anecdotique : il s’enracine dans l’histoire, la géographie et l’inventivité d’un peuple. La street food vietnamienne fascine autant les habitants que les voyageurs, tous attirés par cette promesse d’équilibre et d’originalité à chaque repas.

viande vietnamienne

Plats insolites à découvrir absolument lors d’un voyage culinaire au Vietnam

Au-delà des incontournables pho et banh mi, le Vietnam regorge de spécialités étonnantes, souvent méconnues des visiteurs. À Hanoï, le cha ca La Vong s’est érigé en véritable institution : du poisson frit au curcuma, escorté de vermicelles, de cacahuètes et d’herbes fraîches, servi sur un réchaud de table. Un festival d’arômes qui résume l’audace de la cuisine locale.

En prenant la route vers le centre, on découvre le bun bo Hue et ses saveurs puissantes. Cette soupe originaire de Hué conjugue bœuf, pied de porc, citronnelle et piment dans un bouillon intense et parfumé. Autre trésor du centre, le mi Quang séduit par ses nouilles larges et jaunes, nappées d’un bouillon au curcuma et enrichies de morceaux de porc, de poulet, de crevettes, le tout couronné de cacahuètes croquantes.

À Hoi An, impossible de passer à côté du cao lau. Ce plat singulier associe porc laqué, croûtons de riz, germes de soja et herbes aromatiques, sa texture unique provenant d’une eau puisée dans un puits légendaire. Plus au sud, à Saigon, le com tam (riz brisé et porc grillé) illustre l’ingéniosité populaire et la créativité de la street food vietnamienne.

Pour ceux qui cherchent la légèreté, les goi cuon (rouleaux de printemps) combinent fraîcheur et gourmandise, tandis que le banh xeo, crêpe dorée garnie de porc et de crevettes, se distingue par son croquant. Côté douceurs, laissez-vous tenter par le che, un dessert mêlant haricots, maïs et lait de coco, ou par le xoi, riz gluant dégusté dès l’aube.

Le Vietnam réserve aux curieux et aux gourmets un terrain de jeu gastronomique sans cesse renouvelé : derrière chaque plat, une histoire, un savoir-faire, une invitation à découvrir un pays où la viande n’est jamais choisie au hasard.